De fait, les compteurs Gazpar et Linky collectent, quasiment en temps réel, votre consommation de gaz naturel ou d'électricité. Les données collectées peuvent être envoyées à votre opérateur énergétique afin de constituer votre courbe de charge, c'est-à-dire la courbe de votre consommation au cours d'une journée. Si vous acceptez cela, vos données sont enregistrées par votre opérateur énergétique. D'ailleurs, dans le cas de Linky, ENEDIS ne cache pas que ce qui l'intéresse, ce sont les données personnelles. Son président, Philippe Monloubou, n'a-t-il pas déclaré, en février 2017 : « L'entreprise doit anticiper pour faire évoluer son « business model » car nous sommes désormais également un opérateur de big data. » Nous sommes là au coeur du sujet.
Par cet amendement, nous souhaitons mettre fin à une atteinte majeure aux droits et libertés fondamentales numériques – plus particulièrement, en l'occurrence, au droit au consentement. L'objectif affirmé de l'efficacité énergétique semble louable – bien qu'illusoire, comme l'a souligné la Cour des comptes dans son rapport public annuel. Il apparaît toutefois que la méthode de collecte centralisée, qui relève clairement d'une volonté de monétiser, à terme, du big data, n'est absolument pas la meilleure des méthodes pour concilier la poursuite de l'objectif d'efficacité énergétique et le respect du droit au consentement.
Nous estimons que la transposition du règlement RGPD doit rendre obligatoire – je dis bien obligatoire – l'obtention du consentement des personnes chez qui l'on souhaite implanter ces compteurs, qui sont, je le répète, des capteurs de données.