Une telle démarche serait extraordinairement difficile.
Le moins que l'on puisse dire est que, depuis les élections de juin, le gouvernement britannique est affaibli et désuni. Je vais être très honnête : nous nous sommes beaucoup préoccupés de l'unité des Vingt-sept dans la première partie de la négociation, mais nous avons surtout assisté à la désunion de notre partenaire de négociation britannique.
Donc, pour en revenir à votre question, pour qu'un gouvernement prenne la décision de solliciter le peuple britannique pour un deuxième référendum, il faudrait qu'il soit extrêmement fort ou qu'il y soit acculé, notamment du fait d'une situation économique beaucoup plus mauvaise qu'elle ne l'est aujourd'hui – l'impact du Brexit est pour le moment extrêmement faible, dans la mesure où ce dernier n'a pas encore effectivement eu lieu. Tel n'est pas le cas.
Nous regrettons le choix britannique mais nous devons le respecter et nous préparer à ce que le Royaume-Uni sorte véritablement de l'Union européenne. Naturellement, si demain, un nouveau vote devait survenir et que le Royaume-Uni décidait de rester dans l'Union, la porte reste ouverte. Je pense cependant qu'il faut se vacciner contre la tentation de croire que la raison va prévaloir. Je nous incite néanmoins à une grande prudence.