Monsieur le ministre, je voudrais revenir sur la réforme du baccalauréat que vous avez présentée aujourd'hui en conseil des ministres. Cette réforme était attendue depuis longtemps.
En effet, le baccalauréat est, dans notre République, un rite de passage auréolé d'histoire, mais chargé du poids des années, et qui souffre aujourd'hui de nombreux maux : filières hiérarchisées, avec son incontournable voie d'excellence ; mentions trop nombreuses, faisant état de taux de réussite très élevés, en décalage avec l'impression générale, vérifiée par les études réalisées sur le sujet, d'une baisse du niveau des élèves ; compétences peu identifiées ; rattrapages peu lisibles.
Nous le savons tous, la réforme du bac était rendue nécessaire par la progressive dévalorisation dont cette épreuve faisait l'objet. Il était donc urgent de mener de front une révision, non pas seulement de la seule épreuve du baccalauréat, mais aussi du fonctionnement du lycée dans son ensemble.
Mais tout cela n'aura de justification que si la réforme aboutit à un véritable saut qualitatif. Le baccalauréat et les années lycées doivent contribuer à sanctionner des compétences plus précises, mieux mises en valeur, à en développer de nouvelles, à permettre des parcours plus spécialisant, à renforcer le lien avec l'enseignement supérieur et la future loi relative à l'orientation et à la réussite des étudiants.
Monsieur le ministre, que pensez-vous des inquiétudes qui se font jour dans l'opinion publique et dont vous n'ignorez rien ?