En ce jour de Saint-Valentin, je citerai Jean Cocteau : « Le verbe aimer est difficile à conjuguer : son passé n'est pas simple, son présent n'est qu'indicatif et son futur, toujours conditionnel ». Force est de constater, monsieur le ministre, que, malgré les belles promesses, la relation du couple Gouvernement-industriels est plus qu'imparfaite !
Certes, la compétitivité française, marquée par une reprise mondiale, s'améliore, l'industrie a créé des emplois, mais cet émoi est plus faible chez nous que dans le reste de l'Europe. Aucun rattrapage des pertes de parts de marché n'est pour l'instant amorcé et nos exportations continuent de reculer. Comment expliquez-vous cette chute de 14 milliards d'euros en un an de nos ventes à l'étranger, le pire résultat depuis 2012 ?
L'industrie n'a plus besoin d'être séduite ni convoitée pour être compétitive : elle a besoin d'être rassurée, sécurisée par des engagements sur le long terme et déchargée des contraintes auxquelles elle n'aurait jamais dû être soumise. Parce qu'elle a la responsabilité de millions d'emplois, elle ne peut se plonger à corps perdu dans un avenir aux règles remplies d'incertitude. Derrière des discours plein d'allant, la méfiance s'installe, l'inquiétude et l'hésitation se pérennisent, et à raison ! La baisse du CICE – crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi – en 2018, transformée en une hausse de 5 milliards d'euros de prélèvements sur les entreprises, a été vécue comme une très mauvaise surprise.