L'article 7 se rapporte aux listes transnationales. La situation politique en Europe est aujourd'hui confuse, au point de la rendre tout à fait singulière au vu des dernières évolutions. Paradoxalement, la question qui se pose est assez simple : ne rien faire, et considérer que la situation institutionnelle actuelle est satisfaisante – c'est le choix des conservateurs et des eurosceptiques au Parlement européen – , ou décider qu'une telle incertitude nous oblige à changer.
N'en déplaise à certains, le groupe La République en marche considère que les listes transnationales sont une réponse à une situation politique exceptionnelle, en particulier au Brexit. Nous continuerons à défendre cette ambition pour l'Europe dans les mois et les années à venir parce que nous considérons que le Parlement européen doit être plus que l'agrégat de vingt-sept débats nationaux, mais jouer son propre rôle – quant aux débats nationaux, les parlements et le Conseil s'en chargent suffisamment.
À tous les grands européens qui siègent sur les bancs qui nous font face et qui militent à longueur de journée pour le principe du Spitzenkandidat, estimant que c'est un outil formidable pour européaniser les débats, je dis : poussez la logique à son terme, le principe du Spitzenkandidat n'aura de sens qu'avec des listes transnationales.
Votre vote de la semaine dernière, à Strasbourg, est d'ailleurs en contradiction avec l'article 3 des statuts du groupe du Parti populaire européen qui prévoit la promotion du processus d'intégration fédérale en Europe. Vous n'êtes donc pas les héritiers des grands Européens que furent Wilfried Martens ou Helmut Kohl : vous êtes plutôt les tenants de l'immobilisme et des petits calculs partisans.