Je regrette la décision du Parlement européen. Je regrette que, au coeur même de la démocratie européenne, le projet de listes transnationales n'ait pas suscité une plus grande adhésion. C'est pourtant une belle idée. Il reflète ce que l'Europe devrait être : un espace démocratique où la nationalité n'est pas vecteur de distinction, de division, mais une valeur ajoutée à l'image de la diversité de notre continent.
Car, en effet, s'il y a des citoyennetés nationales, il existe également une citoyenneté européenne. L'adoption du principe de listes transnationales aurait le mérite d'aller encore plus loin dans cette dynamique, en répondant à trois ambitions : créer un espace politique européen, qui fait aujourd'hui cruellement défaut et qui dépasserait le strict cadre des États membres ; rapprocher les citoyens des institutions européennes par une nouvelle approche de ce scrutin ; inciter les citoyens à voir ce qui fonctionne ailleurs.
La dimension transnationale est très importante. Si nous menons, dans chaque pays, une série de discussions cloisonnées sur l'Europe, chacun risque de rester les yeux rivés sur son propre pays, alors que notre objectif doit être de dépasser les préjugés et de laisser les gens se réapproprier l'horizon européen. C'est pourquoi je me félicite que le Président de la République et le Gouvernement aient pris la décision de continuer à soutenir l'idée des listes transnationales, un projet pour créer un vrai débat sur les enjeux européens et ainsi renforcer la démocratie européenne.