Madame la présidente, monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, faut-il accélérer la soumission de la France à la Cour européenne des droits de l'homme ? Je ne le crois pas. Ma conviction est que nous n'avons pas besoin de cette juridiction pour respecter les droits de l'homme, tout en respectant le droit de l'État à sauvegarder l'intérêt général. Notre pays, parmi les premiers, a su définir et bâtir un système juridique national de protection raisonnable des droits. Les fondements en ont été posés dès la Déclaration de 1789. Nos juridictions nationales les protègent entièrement depuis que tout justiciable peut saisir le Conseil constitutionnel pour faire valoir ses droits fondamentaux, par la voie d'exception, selon un mécanisme désormais très puissant mis en place il y a dix ans. Nous n'avons nul besoin de la CEDH pour protéger raisonnablement les droits de l'homme. D'autant qu'au fil des décennies, le progressisme juridique apparent de la Cour européenne des droits de l'homme a accouché d'une vraie régression antidémocratique, très éloignée des intentions originelles des auteurs de la convention.