… mais, pour y mettre un terme, il aurait suffi de mettre en place cette commission, avec l'affectation des moyens humains que demandait la Cour des comptes. En créant Parcoursup, vous changez d'algorithme sans que l'on sache totalement ce que contiendra l'algorithme nouveau. Alors qu'autrefois les étudiants choisissaient leur université, il est à craindre que dorénavant ce soient les universités qui choisissent leurs bacheliers.
Par ailleurs, les attendus fixés au niveau national peuvent être déclinés localement et, par conséquent, durcis. Pour départager des dossiers similaires, certains établissements pourront demander des diplômes annexes, comme le BAFA – brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur – , une lettre de recommandation d'un avocat pour intégrer une filière juridique ou encore valoriser d'autres expériences comme un séjour à l'étranger.
Nous comprenons les inquiétudes des étudiants. Durant tout ce débat, nous avons essayé, tout en étant assez objectifs dans l'analyse de ce que vous proposez, de relayer ces inquiétudes pour vous les faire partager. Il semble que, aujourd'hui encore, vous n'en teniez pas compte.
Plus vexant pour les parlementaires que nous sommes, vous avez déjà commencé à mettre en oeuvre ce projet de loi alors que nous en débattons encore. Ainsi, Parcoursup est en place – 400 000 étudiants y sont déjà inscrits – avant que le Parlement ait statué. Nous avons vraiment le sentiment que notre avis vous indiffère : vous ne serez donc pas surpris que nous ne votions pas une réforme qui se moque de ce que nous pouvons en penser et ne prend pas en compte les élèves les plus fragiles, et donc l'intérêt général.