J'ai bien entendu quelles étaient vos trois priorités. J'ai bien entendu aussi qu'on n'allait pas faire de quantification. Mais si je me rapporte à votre troisième priorité, qui est d'accompagner la baisse des dépenses publiques, j'imagine bien que l'on va évaluer le nombre des fonctionnaires, qui sera amené à voir diminuer. D'ailleurs, j'ai bien apprécié ce qu'a dit tout à l'heure Éric Woerth, à savoir qu'il fallait faire preuve de beaucoup d'humilité vis-à-vis de ces politiques auxquelles chacun s'essaie depuis des années.
Quoi qu'il en soit, avez-vous un élément objectif à nous donner ? Correspond-il à ce qu'a annoncé Emmanuel Macron pendant la campagne, à savoir que 120 000 postes de fonctionnaires seraient supprimés ?
L'efficacité de l'action publique figurant parmi vos objectifs, il est fondamental de savoir qui fait quoi. Que feront demain les collectivités territoriales ? Que gardera l'État ? Si l'on prend quelques exemples du quotidien, notamment ce qui s'est passé pour les cartes d'identité et pour les passeports, dont la délivrance a été transférée aux communes, on s'aperçoit qu'il peut se créer un décalage entre les besoins des usagers, et l'intérêt de l'État. Nous avons donc besoin d'une réponse approfondie. Tant qu'on ne saura pas quel est le nouveau périmètre, qui fait quoi, et comment on entend rapprocher nos concitoyens de l'action publique, on n'y arrivera pas.
Le président Woerth s'est interrogé sur l'investissement de 700 millions d'euros. J'aimerais également avoir des précisions. Cette somme servira-t-elle uniquement à installer tous les équipements numériques nécessaires dans les administrations d'État et les services déconcentrés ? Et les tuyaux ? Dans le monde rural, c'est une question centrale. Prenons l'exemple des permis de construire d'un bâtiment public important : ils doivent être déposés en quatre exemplaires, ce qui représente 80 cm de haut ! Actuellement, l'État refuse de les accepter. Or, avec les tuyaux, on peut les dématérialiser : voilà un bon moyen de simplifier les relations entre les collectivités et l'État.
Enfin, vous n'avez pas repris les mots du ministre, à propos des « départs volontaires », qui devraient intervenir rapidement. Cela n'apparaissant pas parmi les trois priorités de l'État au moment où le dialogue s'engage, je voudrais savoir ce qu'il y a derrière ces mots, et où l'on en est.