Intervention de Marietta Karamanli

Séance en hémicycle du mardi 20 février 2018 à 9h30
Questions orales sans débat — Fermetures de classes dans la sarthe

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarietta Karamanli :

Monsieur le ministre de l'éducation nationale, j'appelle votre attention sur les conditions dans lesquelles le nombre de classes dans le département de la Sarthe va évoluer à la prochaine rentrée, et ainsi sur la qualité de l'encadrement pédagogique des enfants et sur leur réussite.

En effet, l'annonce de l'absence de nouveaux postes pour le département de la Sarthe à l'occasion de la rentrée 2018-2019 fait naître une double interrogation.

Dans les communes rurales, des classes risquent de devoir fermer en raison d'un seuil de maintien fixé assez haut, sachant qu'il existe plus de 120 écoles à quatre classes, 128 exactement en 2017, et que les difficultés scolaires y existent là-bas comme en ville, plus particulièrement dans certains quartiers populaires. Ainsi, les évaluations passées ont montré les difficultés scolaires dans certaines zones rurales.

Dans les communes urbaines existe aussi le risque de fragilisation de jeunes qui pourraient être mieux accompagnés, mais ne le seront pas. Là encore, la Sarthe s'illustre par des taux de réussite aux apprentissages un peu inférieurs aux moyennes nationale et régionale.

Dans les deux cas, une des raisons avancées est la nécessité de dégager le nombre d'enseignants nécessaires au dispositif des classes à douze élèves en CP et CE1 en réseau d'éducation prioritaire – REP.

Je note enfin que certaines réflexions font craindre que l'école maternelle dans son ensemble soit elle-même touchée à terme par un mouvement d'économies. Je suis à ce propos particulièrement attentive à l'étude menée par France Stratégie : en 2016, seulement 7 % des enfants de moins de trois ans étaient scolarisés dans une classe spécifique, ce que certains saisiront comme occasion pour discuter de la pertinence de la scolarisation ainsi proposée.

Pour moi, il ne faut pas opposer écoles rurales et écoles des zones prioritaires. Le risque d'une fracture nouvelle, lente et dès lors invisible, existe. Je vous demande, monsieur le ministre, si vous ne pensez pas qu'il faille tenir compte des objectifs pédagogiques et des objectifs en termes d'apprentissage au-delà du simple ratio entre élèves et enseignants pour allouer les moyens et en garantir une répartition équitable. Je souhaite savoir aussi s'il serait possible de profiter de la baisse démographique annoncée pour améliorer l'encadrement pédagogique, prendre en compte les spécificités rurales et ne pas fragiliser en ville les classes qui, si elles ne sont pas en secteur prioritaire, doivent tout de même bénéficier d'un taux d'encadrement maintenu et suffisant. J'espère que vous tiendrez compte de tous ces éléments pour prendre des décisions définitives utiles à tous.

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