Intervention de Fabien Roussel

Séance en hémicycle du mardi 20 février 2018 à 9h30
Questions orales sans débat — Dotation globale horaire des lycées professionnels

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFabien Roussel :

Monsieur le ministre de l'éducation nationale, ma question porte sur l'enseignement secondaire. Il est aujourd'hui difficile de trouver dans le Valenciennois, pourtant terre d'industrie, des électromécaniciens, des soudeurs, des chaudronniers ou encore des jeunes formés à la maintenance, au contrôle industriel ou au pilotage des procédés. Des chefs d'entreprise nous alertent sur leurs difficultés à embaucher de tels profils.

Dans un tel contexte, la réduction des dotations horaires dans certains lycées professionnels est difficilement compréhensible. Elle pénalise nos filières industrielles et met en péril des filières pourtant riches en perspectives d'emplois, chez nous, dans le Nord.

C'est le cas du lycée du Pays de Condé, dont la section d'enseignement professionnel va être amputée de 114 heures, ce qui entraînera la fermeture de deux demi-divisions de bac pro électronique et d'une demi-division de maintenance. Ces deux filières proposent pourtant des profils de métiers très recherchés par les entreprises, comme en témoignent les récentes annonces d'embauche de Toyota, Safran ou Sevelnord.

Ces baisses de dotations et ces fermetures de divisions sont d'autant plus dommageables qu'elles touchent un arrondissement, le Valenciennois, qui comptait en 2017 plus de 38 000 personnes sans emploi, et une région où près d'un jeune actif sur trois cherche du travail.

Au total, l'académie de Lille pourrait perdre 110 postes dans les lycées d'enseignement professionnel au motif d'une baisse du nombre d'élèves attendus à la rentrée prochaine – je sais par avance que vous m'opposerez ces chiffres. Mais ce que les chiffres ignorent, c'est que ces sections accueillent souvent les élèves plus fragiles, ou d'autres qui se réorientent en cours d'année ou de cursus alors qu'ils étaient en grande difficulté dans l'enseignement général. À titre indicatif, la seconde électronique du lycée du Pays de Condé est ainsi passée de dix à vingt-deux élèves entre la rentrée de septembre 2017 et celle de janvier 2018.

Alors que nos entreprises éprouvent des difficultés à recruter dans les bassins de vie où elles sont installées, pouvez-vous, monsieur le ministre, tenir compte de ces remarques afin de redonner au lycée du Pays de Condé les moyens d'assurer ses formations de bac pro électronique et maintenance ?

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