Madame la députée, il est vrai que la situation en Syrie se dégrade considérablement. Selon moi, le pire est devant nous et, s'il n'y a pas d'éléments nouveaux, nous allons vers un cataclysme humanitaire.
Cela est dû au fait que le processus politique est bloqué et que, derrière le combat contre Daech, qui est notre priorité, et celui contre Al Qaida, qui est toujours présent, la guerre civile se poursuit, que ce soit dans la Ghouta Est, que vous avez évoquée, ou dans la zone d'Idlib, où le régime bombarde ce territoire qui compte 3 millions d'habitants. Elle s'est en outre aggravée d'une dimension désormais régionale, avec l'incursion des Turcs dans la zone d'Afrin et l'incursion iranienne au-dessus du territoire israélien : bref, tous les éléments sont réunis pour une aggravation de la situation.
La France estime indispensable que le Conseil de sécurité des Nations unies puisse permettre dès à présent une trêve humanitaire qui évite les risques les plus lourds. C'est ce qui se passe en ce moment au Conseil de sécurité.
Par ailleurs, la France estime nécessaire, après l'échec de l'initiative russe à Sotchi, que les négociations de Genève soient reprises sur la durée. Elle a donc fait des propositions – constitution, élections, impartialité pendant la durée de la transition politique, inclusion des minorités – qui ont été reprises par certains de nos partenaires et devront être discutées avec tous les acteurs de la région.
C'est la raison pour laquelle, à la demande du Président de la République, je me rendrai dans les jours qui viennent à Moscou et à Téhéran.
Madame la députée, il y a une urgence absolue sur ce sujet.