Ma question s'adresse à Mme la ministre des transports.
Trois constats s'imposent, s'agissant de la route nationale 25 qui relie Amiens à Doullens et Arras.
Premièrement, la création de la nouvelle région Hauts-de-France, en même temps qu'elle a fait perdre à Amiens son statut de capitale régionale au profit de Lille, s'est accompagnée d'un déplacement des principaux centres de décisions et des moyens humains correspondants. L'accès à la nouvelle capitale régionale n'a pas été repensé. La faible desserte ferroviaire et la saturation récurrente de l'autoroute A 1 font qu'il est aujourd'hui plus facile et rapide, depuis Amiens, de se rendre à Paris qu'à Lille.
Deuxièmement, le contrat de plan État-région – CPER – pour les années 2015 à 2020 prévoit la réalisation, dès 2018, de ronds-points à l'entrée Nord d'Amiens. Ce projet, qui fait actuellement l'objet d'une enquête publique, suscite des débats, en raison d'une concertation insuffisamment aboutie.
Troisièmement, le Premier ministre a annoncé le 9 janvier dernier, pour des questions de sécurité routière, que la vitesse sur les routes départementales et nationales à double sens et sans séparation physique serait ramenée de 90 à 80 kilomètres par heure à compter du 1er juillet.
Près de huit ans après l'abandon du projet d'autoroute A 24 destiné, en son temps, à décharger l'autoroute A 1, ce contexte a naturellement fait ressurgir le débat sur le tronçon de la RN 25 reliant Amiens à Doullens et Arras. Alors que l'on s'apprête à mettre près de 5 millions d'euros dans la création de ronds-points et d'aménagements routiers, la question de la cohérence des travaux programmés, comme celle de la pertinence des aménagements à venir et passés, se pose plus que jamais.
Les esprits sont si échauffés que même le président du conseil départemental de la Somme a qualifié de scandaleux, dans un article du Courrier picard du 5 janvier, les financements engagés par sa propre collectivité pour la réalisation des premiers travaux ! Les enjeux de ce dossier sont à la fois simples et complexes. Il ne s'agit pas de rouvrir le dossier de l'A 24, mais bien de graver dans le marbre, ou plutôt devrais-je dire dans l'enrobé, le dessin de la RN 25 sur son tronçon Amiens-Doullens-Arras.
Madame la secrétaire d'État auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, nous nous trouvons à mi-parcours du contrat de plan État-région pour les années 2015 à 2020. N'est-ce pas un moment opportun pour parfaire l'aménagement de la RN 25, comme l'attendent toutes les collectivités et les élus locaux, afin qu'elle soit à la hauteur des enjeux, notamment en termes de sécurité routière ?