Ma question s'adresse à M. le ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire.
Depuis l'arrêt du Conseil d'État du 6 décembre 2017, nombre de procédures d'autorisation en cours pour des installations classées pour la protection de l'environnement – ICPE – sont entachées d'irrégularité, parce qu'elles contiennent un avis de l'autorité environnementale signé du préfet. C'est le cas, à La Réunion, de la procédure d'ouverture de plusieurs carrières d'extraction de roches massives, dont fait partie le site de Bois Blanc, à Saint-Leu.
Ces projets de carrières, notamment à Saint-Leu, suscitent de vives oppositions, et pour cause : proximité des écoles, tirs de mines, balais incessant des camions, espaces protégés, zone balnéaire, réserve marine, et j'en passe. C'est sur demande de la région Réunion que le représentant de l'État a fait de ce projet de carrière un projet d'intérêt général – PIG – , alors même que la première enquête publique avait abouti à un refus des commissaires enquêteurs, et que la deuxième avait été validée avec au moins sept réserves.
La décision du Conseil d'État en date du 6 décembre remet donc en cause la procédure et la préfecture ne peut présager, ni du nouvel avis de l'autorité environnementale, ni de l'avis de la nouvelle commission d'enquête, si l'enquête est relancée. Passant outre la décision du Conseil d'État, le préfet a décidé récemment de maintenir la qualification de projet d'intérêt général, alors qu'il existe déjà une carrière de roches massives, validée par ses services, et qui peut être fonctionnelle dans les six mois.
Pouvez-vous, madame la secrétaire d'État, nous informer de la position de l'État et du Gouvernement sur ce dossier ? En clair, soutenez-vous le passage en force du préfet en dépit de la décision du Conseil d'État ?