Intervention de Éric Poulliat

Séance en hémicycle du jeudi 22 février 2018 à 9h30
Questions orales sans débat — Lutte contre le trafic de stupéfiants

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Poulliat :

Madame la secrétaire d'État, je souhaite appeler l'attention du ministre de l'intérieur sur le trafic de stupéfiants. À l'heure où un rapport parlementaire d'information, dont j'ai été corapporteur, préconise la mise en place d'une amende forfaitaire pour réprimer l'usage de stupéfiants en vue de réorienter les stratégies policières vers les trafiquants, le nombre de saisies ne fait qu'augmenter. En novembre dernier, plus d'une tonne de cocaïne a été saisie en Gironde par les policiers de l'Office central de la répression du trafic illicite de stupéfiants. Un mois plus tard, trois tonnes de cannabis étaient saisies au péage de Bénesse-Maremne, sur l'autoroute A 63, dans les Landes – je tiens à saluer à cette occasion le travail des enquêteurs de l'Office central, ainsi que celui de la brigade de recherche et d'intervention de Bordeaux-Bayonne. L'année 2017 semble ainsi battre tous les records en matière de saisie de drogue dans le grand Sud-Ouest, qui devient une plaque tournante du trafic, notamment en provenance de la zone surinamo-guyanaise.

Cette hausse des saisies est un parfait indicateur de l'état de l'offre sur le marché de la drogue, qui est de plus en plus accessible et diversifiée. Si l'usage de stupéfiants est devenu un contentieux de masse, ce n'est pas tant parce que nos concitoyens seraient tous devenus des toxicomanes, que parce que l'on assiste à une adaptation du trafic via de nouveaux réseaux de distribution et des pratiques commerciales agressives, telles que les ventes flash, la distribution par l'intermédiaire de l'internet ou la promotion grâce à des textos. Le consommateur reste une victime, du produit d'abord, qui, rappelons-le, est toxique, du trafiquant, ensuite, pour qui il est une source de revenus.

S'il importe de réprimer l'usage des stupéfiants et de rappeler sa dangerosité, notamment au moyen d'une politique de prévention ambitieuse, adossée à la répression, il faut aussi s'attaquer urgemment à la source du problème, car c'est le seul moyen de limiter durablement l'offre, donc les usages. Pourriez-vous nous préciser, madame la secrétaire d'État, comment l'État compte, dans cette optique, lutter plus efficacement contre le trafic de drogue ?

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