Madame la députée, je conserve l'objectif inscrit dans la loi de 2015 ; mais contrairement au gouvernement précédent, j'agis pour l'atteindre. Je ne me suis pas emparé sans réfléchir des arguments des défenseurs du nucléaire ; je n'y souscris pas aveuglément. Mais, lorsque je suis arrivé au Gouvernement, j'ai découvert que rien n'avait été prévu pour atteindre l'objectif fixé.
Les conséquences sociales de cette transition sont immenses ; or, si nous agissons brutalement, la transition énergétique échouera. La fermeture de la centrale de Fessenheim nous permettra de mettre au point un contrat de transition, avec les collectivités territoriales, les salariés, les filières ; ces contrats devront être réplicables. C'est ainsi que nous parviendrons à réduire la part du nucléaire.
Vous êtes favorables à la sortie du nucléaire ; d'autres pensent qu'il faudra maintenir sa part à 50 % dans la production d'électricité. Ces 50 %, c'est le point de rendez-vous où tout le monde pourra se mettre d'accord : arrivés là, nous aurons peut-être démontré qu'il est possible d'aller plus loin ; nous aurons peut-être, à l'inverse, démontré qu'il faut prendre un peu plus de temps.
Mais, à moins d'user d'une grande brutalité sociale et de remettre à plus tard la fermeture des centrales à charbon, nous ne pouvions pas tenir les délais initialement prévus. Je vous tiens le langage de la vérité ; je suis comme vous attaché à cette limite de 50 % de nucléaire.
Le débat sur la programmation pluriannuelle de l'énergie ne sera pas confisqué par les experts ; quelle que soit la forme retenue, nous y associerons les citoyens.