Intervention de Mathilde Panot

Séance en hémicycle du jeudi 22 février 2018 à 15h00
Questions sur la stratégie de sortie du nucléaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

Monsieur le ministre d'État, votre secrétaire d'État Sébastien Lecornu se rend aujourd'hui même à Bure, et c'est le jour que le Gouvernement a choisi pour une expulsion violente du Bois Lejuc comme de la Maison de résistance. Plus de 500 gendarmes mobiles ont été mobilisés. Faut-il vous rappeler que des recours judiciaires sont en cours pour contester la légalité de l'occupation de la forêt par l'Agence nationale de gestion des déchets radioactifs – l'ANDRA – et le début des travaux relatifs au projet d'enfouissement des déchets nucléaires ?

La police avant les juges, voilà une idée bien étrange de la démocratie. Le libéralisme d'Emmanuel Macron s'exerce contre nos libertés ; votre écologie, monsieur le ministre, s'exerce contre les écologistes. Vous disiez encore il y a peu « qu'on ne [pouvait] pas imposer ces déchets comme ça à des populations locales [… ] sans concertation, sans transparence ».

Vous pensiez peut-être que l'usage d'un pronom impersonnel vous dégagerait de votre responsabilité individuelle. Il n'en est rien, monsieur le ministre.

En fait de transparence, vous n'étudiez aucune alternative, comme ce fut longtemps le cas à Notre-Dame-des-Landes. En fait de concertation, vous réprimez violemment. Cela fait sans doute plaisir au ministre de l'intérieur, qui aime tant jouer au fort avec les faibles. Mais au-delà de sa personne, c'est tout le Gouvernement qui est engagé, et vous tout particulièrement.

Regardez cette photographie. Les militants de Bure vous voyaient au moment où elle a été prise comme je vous vois aujourd'hui. Je ne vous reconnais plus. Vous ne pouvez pas continuer à faire l'autruche, monsieur le ministre. Vous savez les risques d'incendie liés au projet Cigéo – centre industriel de stockage géologique – soulignés par l'IRSN – Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire. Les dangers de l'enfouissement des déchets sont connus, si vous prêtez attention aux travaux des physiciens des particules.

Ma question est simple : où est M. Hulot ? Monsieur le ministre, s'il vous reste un brin de cohérence, pourquoi ne quittez-vous pas ce gouvernement dans lequel vous servez de caution à la violence contre des citoyens qui défendent l'intérêt général ?

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