Intervention de Nicolas Hulot

Séance en hémicycle du jeudi 22 février 2018 à 15h00
Questions sur la stratégie de sortie du nucléaire

Nicolas Hulot, ministre d'état, ministre de la transition écologique et solidaire :

Comme vous l'avez évoqué, monsieur Démoulin, le développement d'une filière de démantèlement constitue, qu'on le veuille ou non, une perspective stratégique pour l'industrie française, compte tenu de son expertise dans ce domaine.

Nos trois grands leaders disposent d'atouts considérables en la matière. EDF possède une expérience industrielle forte, avec le démantèlement de six grands réacteurs de première génération, de technologies très variées. Bien évidemment, EDF sera nécessairement amenée à enrichir cette expérience dans les années qui viennent, au fil du démantèlement en série des réacteurs de deuxième génération. De son côté, Orano dispose d'une expertise forte et en développement permanent dans les domaines de la logistique, du démantèlement d'installations du cycle et de la reprise, du conditionnement et du traitement de déchets nucléaires de toute nature. Enfin, le CEA – Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives – mène une recherche et développement très pointue en la matière.

Les travaux de structuration d'une offre attractive, notamment en vue de la valoriser à l'international, pourront et devront être abordés dans le cadre du comité stratégique de la filière nucléaire. Des partenariats internationaux se développent d'ores et déjà dans le domaine, notamment avec le Royaume-Uni, nos deux pays étant régulièrement confrontés à des enjeux similaires et disposant de compétences très complémentaires. Lors d'un récent séminaire au niveau ministériel, auquel a participé la secrétaire d'État Brune Poirson, les deux gouvernements ont ainsi demandé à EDF, à Orano et à la Nuclear Decommissioning Authority – NDA – , organisme britannique chargé du démantèlement et de la gestion des déchets radioactifs, de leur faire très rapidement des propositions concrètes, en particulier sur le démantèlement des réacteurs de première génération, les réacteurs graphite-gaz, que les deux pays ont en commun.

Je vous confirme donc très clairement que le ministère de la transition écologique et solidaire souhaite accompagner le positionnement des acteurs sur cette thématique, en France d'abord, car c'est un enjeu de responsabilité pour eux et pour l'État, mais aussi à l'étranger, car nos coopérations dans le domaine nucléaire doivent résolument s'orienter sur les enjeux prioritaires de durabilité et de soutenabilité.

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