Monsieur le député, Cigéo a été conçu – si le projet est bien mené à son terme, la décision n'étant pas encore prise – pour les déchets purement français, les déchets ultimes n'ayant pas vocation à rester chez nous, même si certains pays sont un peu réticents à l'idée de récupérer les déchets une fois que nous les avons conditionnés. Cela montre que n'a pas encore émergé quelque part dans le monde un projet parfaitement ficelé et acceptable socialement ; tout le monde se renvoie la balle, et j'espère que l'on trouvera la moins mauvaise solution. Dans ce domaine comme dans d'autres, on a occulté les problèmes et l'on se retrouve au pied du mur, où il va bien falloir trouver des solutions.
Comme j'ai eu l'occasion de l'indiquer à vos collègues Nicolas Démoulin et Jimmy Pahun, nous avons bien conscience que le déploiement d'une filière de développement et de gestion des déchets constitue une perspective stratégique et une filière pour l'industrie française, compte tenu de notre expertise largement reconnue dans ce domaine. Les atouts français sont nombreux, et l'on doit admettre, quelles que soient nos positions sur le nucléaire, que l'excellence française est reconnue dans cette matière et qu'elle offre de nombreuses perspectives en termes d'emploi et de compétences, non pour quelques années, mais pour des dizaines.
Je souhaite que mon ministère puisse appuyer les efforts de structuration de la filière, en France comme à l'international. Je compte aussi sur le comité stratégique de la filière nucléaire pour nous aider à travailler sur cette question essentielle.
L'ANDRA, établissement public du ministère, mène de nombreuses actions de coopération à l'international, car il importe, au-delà de nos intérêts économiques et industriels, de promouvoir, comme vous l'avez évoqué, une gestion responsable et sûre des déchets issus de l'industrie nucléaire auprès de tous les pays qui en ont besoin.