Intervention de Jean-Paul Lecoq

Séance en hémicycle du jeudi 22 février 2018 à 15h00
Questions sur l'évolution de la situation au moyen-orient et la reconnaissance de l'État palestinien

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Madame la présidente, monsieur le ministre de l'Europe et des affaires étrangères, alors que la situation du Proche-Orient est extrêmement préoccupante, que les armées des grandes puissances régionales s'approchent et commencent à s'affronter directement en Syrie, que le gouvernement israélien de droite, soutenu par les partis d'extrême droite, se radicalise et intensifie la colonisation et la construction du mur, et alors que les États-Unis mènent une politique de tension en reconnaissant Jérusalem comme capitale d'Israël et se décrédibilisent ainsi comme acteurs des négociations pour la paix, il faut que la France redevienne, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, mais forte aussi du soutien des grandes nations européennes au sein de l'Union, un acteur de premier plan pour la paix au Proche-Orient.

La reconnaissance de l'État palestinien par la France donnerait sans conteste du poids à notre diplomatie dans la résolution de ce conflit. Loin d'être unilatéral, le fait de rejoindre les 138 pays qui reconnaissent déjà cet État serait un geste diplomatique d'envergure. Cette reconnaissance par la France serait un signal positif envoyé à l'ONU avant la mise en place de la conférence internationale que Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne, appelle de ses voeux. Paris pourrait d'ailleurs se porter candidat pour accueillir cette conférence.

Ce geste diplomatique enverrait enfin un signal fort à Israël en lui signifiant que la France, même si elle est un pays ami, pourrait se montrer plus ferme face aux agissements militaires israéliens en Palestine.

Alors qu'a été votée ici même, en décembre 2014, une proposition de résolution qui invitait le Gouvernement français à reconnaître l'État palestinien en vue d'obtenir un règlement définitif du conflit, aucun gouvernement français n'a eu la sagesse de suivre cette proposition du Parlement. Le Président Macron, qui souhaite voir émerger les conditions de l'élaboration d'une feuille de route en vue de la résolution du conflit en 2018, pourrait commencer par ce geste, aussi courageux que concret. Cette reconnaissance marquerait un pas de plus vers la solution à deux États, prônée par la France et par l'ONU.

Monsieur le ministre, comment la France met-elle en oeuvre la résolution de proposition relative à la reconnaissance de l'État palestinien ? Pourriez-vous, par ailleurs, nous donner votre calendrier d'action ?

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