Intervention de Jean-Yves le Drian

Séance en hémicycle du jeudi 22 février 2018 à 15h00
Questions sur l'évolution de la situation au moyen-orient et la reconnaissance de l'État palestinien

Jean-Yves le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères :

J'ai déjà eu l'occasion de rappeler à plusieurs reprises la position de la France à l'égard de la colonisation, et le Président de la République l'a exposée directement au Premier ministre Benjamin Netanyahou lors de sa visite à Paris.

La France est particulièrement attentive aux conditions de vie des Palestiniens. Aujourd'hui, nous sommes préoccupés par la situation humanitaire désastreuse qui prévaut dans la bande de Gaza. Ce territoire s'est installé dans une crise humanitaire permanente depuis plus d'une décennie, du fait du blocus israélien qui a commencé en 2007 et des trois conflits successifs avec Israël, en 2009, 2012 et 2014.

La situation s'est encore aggravée au cours des derniers mois du fait de la détérioration de la situation énergétique, et la population voit désormais son accès à l'électricité réduit à deux heures par jour. Le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté dépasse 40 %, et 60 % des jeunes Gazaouis sont au chômage. Je veux redire que la France est et restera pleinement engagée pour venir en aide à la population gazaouie, soit directement, soit par le biais de l'Union européenne. Elle apporte déjà une aide significative dans de nombreux domaines, qu'il s'agisse de l'aide alimentaire, de la formation professionnelle ou de la santé.

La situation est également très difficile en Cisjordanie, où les conséquences de l'occupation pèsent sur le quotidien des Palestiniens et sur les perspectives de développement économique. Je pense notamment aux restrictions en matière de déplacement, que vous avez évoquées, et à l'accès aux ressources. Je pense, enfin, à la situation des communautés palestiniennes installées en zone C, qui vivent dans des conditions précaires, et même de sursis permanent, du fait de la colonisation israélienne, dont j'ai déjà évoqué les conséquences.

Dans ce contexte, la France et l'Union européenne appellent les autorités israéliennes à respecter leurs engagements, au titre du droit international et du droit international humanitaire. Elles demandent notamment la levée des restrictions d'accès et de mouvement, afin que l'aide humanitaire puisse parvenir dans la bande de Gaza, et que les marchandises et les personnes puissent circuler librement, notamment entre la Cisjordanie et Gaza. C'est la position de la France, c'est aussi la position de l'Union européenne.

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