Intervention de Jean-Paul Lecoq

Séance en hémicycle du jeudi 22 février 2018 à 15h00
Questions sur l'évolution de la situation au moyen-orient et la reconnaissance de l'État palestinien

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Je m'étonne qu'un pays ami de la France, comme Israël, reste sourd aux demandes diplomatiques de notre pays, qu'elles émanent du ministre des affaires étrangères ou du Président de la République. J'espère que la position de ce pays évoluera dans les prochaines heures, car la situation devient intenable.

J'en viens à la Syrie, où le conflit s'intensifie et se complexifie. Il semble que notre diplomatie perde de sa portée ainsi que de sa cohérence.

La politique turque à Afrin n'a été que trop peu condamnée, les appels au calme de la France après les tensions militaires entre Israël et l'Iran ont été inaudibles, et la fermeté nécessaire après les attaques d'Israël à Gaza, inexistante.

La diplomatie française doit aller au-delà de ses habitudes, elle doit évoluer et être plus ferme sur le respect des règles internationales de l'ONU, quotidiennement bafouées.

La Turquie, par exemple, n'est plus un régime démocratique. Elle est l'un des plus importants geôliers du monde pour les journalistes, avec plus de 160 d'entre eux enfermés et 112 médias fermés depuis 2016.

Pire, nos collègues parlementaires du HDP, troisième force au Parlement turc, ont vu leur immunité levée : dix-huit ont été arrêtés et onze sont toujours emprisonnés – sans parler des centaines d'élus locaux.

Ce processus semble se poursuivre sans que la communauté internationale manifeste aucunement son inquiétude auprès d'Ankara. La France, bien qu'entretenant des relations bilatérales fortes de chef d'État à chef d'État, semble paralysée par l'ampleur du drame. Quand oserons-nous aller plus loin ?

J'en veux pour preuve la trop faible implication du ministère dans la condamnation de ces dérives – mais vous allez avoir à l'instant l'occasion de rattraper les choses, monsieur le ministre.

Récemment, la tension régionale a continué de monter d'un cran, faute de travail diplomatique probant.

Monsieur le ministre, vous me renvoyez souvent à la souveraineté des États pour éviter d'en parler, mais celle-ci est à géométrie variable. Ne devrait-on pas plutôt se demander ce que vous faites pour que soient respectées les conventions internationales signées par les uns et les autres ? Tel est le sens de l'action diplomatique. En toutes circonstances, nous attendons du ministre des affaires étrangères des actions pour faire cesser les guerres, pour relancer les différents processus de paix multilatéraux, et pour que soient condamnés plus fermement les agissements intolérables de la Turquie en territoire syrien.

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