Ma question concerne la situation au Yémen. Ce conflit, qui a débuté il y a plus de trois ans comme une guerre tribale, est devenu aujourd'hui un théâtre d'opérations pour les puissances voisines, qui cristallise les rivalités régionales sans pour autant les résumer.
D'un côté, la coalition Tempête décisive, menée par l'Arabie saoudite avec une dizaine de pays arabes, s'est engagée dans une opération militaire d'envergure et multiplie les bombardements pour écraser les rebelles Houthis.
De l'autre côté, l'Iran est accusé, encore récemment par un rapport de l'ONU, de continuer à violer l'embargo sur les armes au Yémen.
Cette guerre est aujourd'hui considérée par les Nations unies comme « la plus grave crise humanitaire que le monde connaît actuellement ». Les chiffres font froid dans le dos : plus de 10 000 morts et plusieurs dizaines de milliers de blessés, 17 millions de personnes, soit plus de la moitié de la population yéménite, ont du mal à se nourrir chaque jour, sans compter l'épidémie de choléra qui touche plus de 500 000 personnes.
Monsieur le ministre, ce désastre humanitaire, vous le connaissez. La France a joué son rôle, en obtenant de l'Arabie saoudite, grâce à l'action du Président de la République, une levée partielle du blocus imposé par la coalition, qui empêche l'approvisionnement en produits de première nécessité et en médicaments. Mais, surtout, Emmanuel Macron a rappelé « qu'il n'y avait pas de solution militaire au conflit au Yémen et qu'il était primordial que les deux parties reviennent à la table des négociations ».
Quels sont les efforts diplomatiques mis en oeuvre par la France pour convaincre l'Arabie saoudite et la coalition qu'une victoire militaire est impossible dans le court et moyen terme, et jouer un rôle de médiation, aux côtés du nouvel émissaire spécial des Nations unies pour le Yémen, Martin Griffiths, nommé la semaine dernière, afin de rassembler les parties au conflit – la coalition, les Houthis, et pourquoi pas l'Iran, autour de la table des négociations ?