Intervention de Jean-Yves le Drian

Séance en hémicycle du jeudi 22 février 2018 à 15h00
Questions sur l'évolution de la situation au moyen-orient et la reconnaissance de l'État palestinien

Jean-Yves le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères :

Monsieur le député, vous avez raison de souligner la situation générale dans laquelle se trouve le Liban, qui doit porter le lourd fardeau de l'afflux de réfugiés, provenant notamment de Syrie, mais aussi d'autres pays : il a accueilli en particulier, à différents moments de son histoire, des Palestiniens et des Irakiens. Vous avez raison d'évoquer les chiffres, même s'il n'y a jamais eu de recensement au Liban depuis 1932, pour des raisons notamment politiques. Les évaluations se font donc un peu au doigt mouillé, les différentes confessions devant être représentées, mais je ne suis pas favorable à un nouveau recensement. Il reste que ce pays accueille, proportionnellement à sa population, le plus de réfugiés au monde.

Par ailleurs, vous avez souligné la fragilité du système politique. Je me rendrai au Liban après les élections du mois de mai. Dans l'attente de cette échéance, le Liban reste trop souvent l'otage de tensions régionales. Le Hezbollah est sorti renforcé de son engagement en Syrie aux côtés de Bachar el-Assad et de l'Iran, mais il fragilise le Liban : c'est une source de tensions avec Israël, qui s'inquiète, à juste titre, du potentiel militaire de cette organisation. Vous avez aussi évoqué les tensions dans la zone frontalière, notamment en mer, puisque du gaz a été trouvé autour de la zone économique exclusive. J'ai déjà eu l'occasion de discuter de ce sujet, y compris avec le Premier ministre Hariri : il faut trouver une solution par le dialogue.

Face à cette crise, nous avons pris plusieurs initiatives. D'abord, une conférence sur la Syrie et les réfugiés – qui concernera donc le Liban – aura lieu à Bruxelles au mois d'avril, afin d'aider le Liban à assurer cette charge importante. Ensuite, nous avons pris l'initiative de la conférence de Rome 2 qui se tiendra au mois de mars et visera à renforcer les institutions étatiques, notamment celles des forces armées libanaises. Enfin, dans le domaine économique, nous allons examiner, dans le cadre de la conférence du Cèdre qui se réunira à Paris au début du mois d'avril, tous les moyens d'aider le Liban à améliorer ses infrastructures publiques, en particulier dans les domaines des transports, de l'électricité et de l'eau.

Vous le voyez, la France est très attentive à l'évolution du Liban. Elle lui apporte son soutien total et est consciente des difficultés et des fragilités. Elle a confiance dans le sens des responsabilités des dirigeants politiques libanais, qui leur permettra de surmonter cette période difficile.

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