Madame la présidente, monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, l'enjeu de la reconnaissance est essentiel puisque c'est par cet acte unilatéral qu'un État existant prend officiellement acte de l'existence d'un nouvel État sur la scène internationale, ce qui emporte de nombreuses conséquences pour les droits de cet État, telles que la consécration de sa souveraineté.
La souveraineté implique le contrôle, par un gouvernement, de son territoire et donc de ses ressources, notamment d'eau. Or, si la région du Proche-Orient connaît une pénurie d'eau, il s'avère qu'Israël contrôle l'ensemble des ressources en eau sur la région de la Palestine et choisit la part d'eau délivrée aux territoires palestiniens. Si les accords d'Oslo de 1995 encadraient cette gestion pour une durée de cinq ans, ils n'ont pas été actualisés. De plus, les règles de sécurité très strictes imposées par Israël empêchent la construction d'usines de traitement ou d'assainissement de l'eau. Pourtant, la question de l'eau apparaît comme l'un des points clés du processus de paix.
La France agit déjà dans le sens d'un rééquilibrage du réseau, à travers l'Agence française de développement qui a engagé, depuis 2001, 282 millions d'euros pour des projets structurants et des projets d'urgence. La France compte-t-elle intensifier son action sur les territoires palestiniens afin de permettre à un plus grand nombre de personnes d'accéder à l'eau potable ?
En guise de conclusion, je souhaite reprendre les mots très justes que le président Chirac prononçait le 13 novembre 2008 lors d'une conférence internationale qui avait pour titre « L'eau pour la paix, la paix pour l'eau ». « L'eau féconde la vie. Elle permet de cultiver, de se désaltérer, de se nourrir, de se laver. Les formes de son usage et de son partage se confondent avec celles de la civilisation. Toutes les cultures, du Sahel à la Chine, de la Mésopotamie aux Indiens d'Amérique, de la Gaule à l'Inde, l'ont célébrée et entretiennent avec elle un rapport intime, particulier et pourtant universel. »
Sur cette question, et plus précisément sur le territoire de la Palestine, notre nation, qui porte des valeurs universelles, doit être à l'avant-garde pour que coulent l'eau et la vie.