Je réponds volontiers à cette « excellente question originale », pour reprendre les propos qui ont fusé sur vos bancs.
Effectivement, les ressources hydriques sont rares en Palestine : elles dépendent en partie du Jourdain, qui s'écoule sur 360 kilomètres du mont Hermon à la mer Morte, et de nappes souterraines, qui sont très sollicitées.
La question de l'eau constitue un enjeu essentiel ; c'est d'ailleurs l'une des cinq questions en suspens pour un accord final, avec le statut de Jérusalem, les frontières, les réfugiés et la sécurité. Elle devra donc faire l'objet d'un accord négocié entre Israéliens et Palestiniens, fondé sur le droit international. Nous souhaitons qu'un accord juste puisse être conclu, avec une répartition équitable des ressources. La France fait tout pour essayer d'apporter une réponse acceptable à cette question, mais on ne peut jamais être à la hauteur du problème !
Il faut avoir en tête que 90 % des eaux souterraines ne répondent pas aux normes sanitaires définies par l'Organisation mondiale de la santé, l'OMS. En Cisjordanie, les Palestiniens consomment en moyenne 70 litres d'eau par habitant et par jour quand leurs voisins en consomment 300 litres.
Par conséquent, l'eau constitue une priorité de la coopération bilatérale française. L'Agence française de développement a financé treize projets portant sur l'eau et l'assainissement dans les territoires palestiniens, pour un montant de près de 106 millions d'euros ; ces projets ont permis à 800 000 personnes d'accéder à l'eau potable. C'est aussi cela, préparer la paix !
Un autre projet serait structurant à moyen et à long termes : je veux parler de la fameuse liaison entre la mer Rouge et la mer Morte. Ce serait également une réponse au problème de l'eau. La France a participé au financement des études de ce projet mais, pour aller plus loin, un accord entre Israël et la Jordanie est nécessaire, et nous butons sur ce point pour l'instant. Indéniablement, la réalisation de ce projet serait une réponse importante.
En tout cas, nous ne baissons pas les bras. Vous avez vu qu'en encourageant des projets, nous essayons d'apporter des réponses, qui ne sont malheureusement que des palliatifs. Vous avez raison, madame la députée, sur les enjeux que vous avez présentés. Nous aurons à coeur de relayer les préoccupations qui sont les vôtres.