… et prennent leur peuple en otage.
Monsieur le secrétaire d'État, c'est toute notre politique moyen-orientale qui souffre d'un logiciel périmé. Albert Einstein disait que la folie, c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à un résultat différent.
Le conflit israélo-palestinien n'est pas un conflit territorial, mais une guerre de civilisation. Le 6 décembre, la décision historique du président des États-Unis de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël a rompu un statu quo. Une paix durable ne peut se bâtir sur une falsification de l'Histoire.
En décembre dernier, je rappelais au Président de la République ces lignes magnifiques de Chateaubriand, l'un de vos illustres prédécesseurs au ministère des affaires étrangères, dans l'Itinéraire de Paris à Jérusalem : « Le peuple juif a assisté dix-sept fois à la ruine de Jérusalem, et rien ne peut le décourager, rien ne peut l'empêcher de tourner ses regards vers Sion. » Même dans les périodes les plus sombres de son histoire, des massacres des Croisés aux bûchers de l'Inquisition, des pogroms cosaques au soulèvement du ghetto de Varsovie, jamais Jérusalem n'a quitté le coeur et les prières du peuple juif. Vous le sentez ? Je ne vis pas à Jérusalem, mais je vibre pour Jérusalem – ce n'est pas de moi, mais d'Élie Wiesel.
Je rappelle que, sous domination jordanienne, de 1948 à 1967, des synagogues ont été détruites par dizaines à Jérusalem, le Mur occidental a été transformé en dépotoir et son accès interdit aux Juifs : Jérusalem outragée, Jérusalem brisée, Jérusalem martyrisée, mais Jérusalem enfin libérée en 1967 !
Monsieur le secrétaire d'État, nous rêvons d'une paix juste au Moyen-Orient. Le Président de la République, le ministre des affaires étrangères et vous-même pouvez faire bouger les lignes : à quand le transfert à Jérusalem de l'ambassade de France en Israël ?