Vous avez dressé un tableau des forces à l'oeuvre. La politique de la France dans la région me semble être « équilibrée » tout court. Nous prenons grand soin d'être des pompiers plutôt que des pyromanes, rôle qui n'est parfois pas évident à tenir, compte tenu du caractère sensible des questions, mais nous n'y renonçons pas.
Vous évoquez aussi, en toile de fond, la rivalité croissante entre certaines grandes puissantes de la région – l'Arabie saoudite et l'Iran. Il est vrai que les positions ont un peu évolué avec le temps et on voit, par théâtres d'opérations interposés, cette montée de la rivalité.
Ce que nous souhaitons, c'est, encore et toujours, la négociation – parler avec toutes les parties prenantes. Le chef de l'État l'a du reste montré en faisant escale en Arabie saoudite il y a quelques mois et en obtenant certains résultats ayant trait notamment à la politique intérieure libanaise. Nous continuons inlassablement. Ainsi Jean-Yves Le Drian ira-t-il, dans les prochains jours, en Iran, où je me suis rendu moi-même en juillet et en septembre, pour transmettre divers messages. Nous souhaitons établir des canaux de discussion, afin de contribuer, peut-être, à desserrer certains étaux.
L'objectif final est naturellement, comme vous le disiez, qu'un président français puisse revenir dans les meilleures conditions, mais sachez que la France entend être, encore une fois, à la hauteur de ses responsabilités, quelle que soit la difficulté de la tâche.