Nous partageons la même préoccupation aiguë – le terme est faible – face au cataclysme humanitaire annoncé, qui a malheureusement commencé. Nous ne détournons pas le regard puisque, au moment même où je vous parle, les représentants de la France participent à la réunion qui se tient à New York. Très clairement, nous poussons une résolution au Conseil de sécurité demandant une trêve humanitaire d'un mois – c'est le minimum. Au-delà, avec nos partenaires, nous travaillons sur les modalités concrètes d'un processus constitutionnel, électoral crédible et acceptable par toutes les parties.
Non, la France n'est pas absente ; elle n'est pas isolée ni exclue des enceintes. Nous voyons bien que le processus de Sotchi a fait un flop, la crédibilité des personnes qui s'y sont rendues étant assez faible. Nous sommes aujourd'hui dans une impasse de ce côté-là.
Le moment est en revanche idoine pour élargir le groupe de pays qui partagent nos vues et mettre en place le groupe de contact que le Président de la République appelait de ses voeux il y a quelques mois. Cela justifie les déplacements à venir du ministre des affaires étrangères à Moscou et à Téhéran.
Nous aurons également un rendez-vous, certes un peu plus lointain, en avril, avec l'Union européenne, à Bruxelles, sur l'avenir de la Syrie. L'idée sera de renforcer notre aide aux réfugiés et de rappeler que le financement international de la reconstruction est conditionné à une perspective politique crédible.
La situation actuelle semble très difficile et appellera forcément des réponses d'autant plus urgentes et impératives. Peut-être les choses bougeront-elles à cette occasion ; en tout cas, nous le souhaitons, car nous ne pouvons pas nous résoudre à ce drame humanitaire.