Sans reprendre les propos de Mme Marie-Noëlle Battistel et la teneur de votre réponse, je tiens souligner que les concessions hydroélectriques arrivent à échéance en étant rentables, du fait de l'amortissement de l'investissement de départ – public – et de la faiblesse des coûts d'exploitation. Maintenant que les barrages sont rentables, ce sont les nouveaux concessionnaires, majoritairement privés, qui en recevraient les bénéfices, d'autant que la loi sur l'eau et les milieux aquatiques de 2006 supprime le droit de préférence alloué à EDF. Comment garantir à EDF la possibilité de poursuivre l'exploitation des barrages ?
Je tiens à évoquer aussi la dimension, importante, de la sûreté. Une entreprise qui exploite un barrage à court terme n'aura pas les mêmes intérêts qu'un concessionnaire à long terme. Il faudra donc être vigilant sur le renforcement des exigences en matière de sûreté.
Enfin, la privatisation – que vous ne voulez pas nommer ainsi – induira une hausse mécanique du prix de l'électricité pour les consommateurs. Cela s'est vu dans d'autres circonstances. Les coûts de production étant faibles, c'est une activité très rentable pour l'actionnaire d'EDF – l'État –, qui aura empoché 2 milliards en 2012.