Il peut être répondu à cette question à deux niveaux. Le premier a trait au besoin générique de transport. Certains choix industriels engendrent davantage de besoins de transport que d'autres et, à l'évidence, le choix de la filière plutonium implique la remobilisation et le déplacement multiple des mêmes matières, d'où un surcroît de transport par rapport au stockage direct.
De façon générale, ensuite, vaut-il mieux concentrer ou déconcentrer les transports, entreposages et stockages ? Cette question n'appelle aucune réponse absolue. C'est au cas par cas qu'il faut envisager les avantages et les inconvénients de chaque solution. La solution de la concentration a l'avantage de permettre plus aisément la maîtrise industrielle et la bonne gouvernance des entreposages et des stockages. L'hypothèse de l'entreposage à sec sur les sites des centrales, donc déconcentré, que j'évoquais, pourrait poser problème si les centrales étaient fermées. À l'inverse, plus le stockage est concentré et plus le potentiel de danger est élevé, et plus les conséquences d'un incident peuvent être catastrophiques. En règle générale, aucun acteur ne peut apporter seul une réponse à cette question stratégique en termes de risque et de répartition du risque sur le territoire au fil du temps, selon les options choisies ; quoi qu'il en soit, il faut pouvoir en débattre, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.