Pour ce qui concerne les piscines, du point de vue de leur sûreté lors de la conception initiale, une moindre attention a été portée au potentiel de danger que représente la chaleur résiduelle du combustible qu'au risque existant dans le réacteur. Il en résulte une moindre robustesse, ce qui constitue à la fois une question de sûreté mais aussi de sécurité, puisque le propre des actes de malveillance consiste à cibler les points de vulnérabilité – ce que sont les piscines, au même titre que les transports.
À ma connaissance, le rapport de Greenpeace n'a été remis qu'aux autorités, et non aux exploitants, mais il faudra interroger l'organisation elle-même, qui a seule la responsabilité de la transmission de ce document.
Aujourd'hui, l'entreposage des combustibles se fait exclusivement en piscine en France, alors que la majorité des pays nucléaires dans le monde ont fait le choix de l'entreposage à sec.
À La Hague, un phénomène de corrosion touche tous les évaporateurs, en particulier l'un d'entre eux. C'est à l'horizon 2021 qu'il est possible que l'épaisseur de cet évaporateur, à l'endroit où il est fragilisé par la corrosion, devienne insuffisante par rapport aux exigences de tenue à la pression. L'ASN a prescrit un programme de surveillance à Orano, qui le met en oeuvre. Si cette corrosion – dont on connaît mal la cinétique – s'accélère, cependant, le risque existe que des évaporateurs doivent être arrêtés avant qu'il en soit construit de nouveaux, ce qui met en question la continuité de l'activité de La Hague. Il faut donc suivre cette question. En outre, la construction de nouveaux évaporateurs aurait à mon sens dû être soumise à une enquête publique.