Sachant qu'une procédure judiciaire est en cours en matière d'intrusion, je n'entrerai pas dans les détails s'agissant de l'action de Greenpeace – j'ai moi-même été entendu hier matin.
Cela dit, soyons clairs : la transformation du périmètre en zone militaire n'est pas du tout une réponse au problème – pas plus que l'accroissement de la sévérité des sanctions que M. Claude de Ganay, présent parmi vous, a contribué à promouvoir. En renforçant ce type d'éléments répressifs, on peut probablement finir par empêcher des militants pacifiques d'entrer dans les centrales, mais cela ne résout en rien le problème d'une véritable agression qui aurait d'ailleurs sans doute aussi un vrai caractère militaire. Tout cela est d'autant moins adapté au problème que, comme vous l'avez vu dans le film diffusé sur Arte au mois de novembre dernier, et comme cela est indiqué dans notre rapport, il n'y a désormais même plus besoin d'entrer dans l'installation pour lui nuire gravement : beaucoup d'actions peuvent être menées de l'extérieur.
Autrement dit, le changement de statut juridique des zones des centrales peut être une partie de la réponse si l'on veut combattre les lanceurs d'alerte, mais il ne constitue pas une réponse effective pour protéger l'installation.
Puisque nous en parlons, je vous signale que lorsque EDF annonce 1 000 gendarmes mobilisés, cela semble énorme, mais qu'il faut entrer dans les détails. N'oublions pas que nous comptons en France vingt PSPG, et qu'il faut assurer la même sécurité de jour, de nuit, et le week-end – les personnels en question font donc les trois-huit. L'effectif annoncé doit en conséquence être divisé par vingt, puis au moins par trois, et il faut ensuite déduire les absences classiques pour congés, maladies… Finalement, vous constaterez qu'il ne reste que quatre ou cinq gendarmes réellement présents en permanence sur chaque site – et je ne parle même pas des moments où ils ne sont pas là du tout parce qu'on leur a demandé par exemple la veille, d'aider leurs collègues sur le passage du Tour de France, au Mont Ventoux. La réalité, c'est que les moyens des PSPG sont extrêmement faibles.