Intervention de Yannick Rousselet

Réunion du jeudi 15 février 2018 à 10h00
Commission d'enquête sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires

Yannick Rousselet, responsable nucléaire de Greenpeace France :

Monsieur de Ganay, pourquoi ne sommes-nous pas satisfaits par la présence des PSPG sur les sites ? Tout simplement parce qu'ils ne sont pas suffisamment efficaces. Vous traitez le problème sous un angle qui n'est pas du tout le bon : ce qui est en jeu, ce ne sont pas les intrusions de Greenpeace. On s'en fout des intrusions de Greenpeace parce qu'elles ne représentent pas une menace – elles sont peut-être une menace pour l'image de l'exploitant, mais, en tout cas, pas pour l'installation elle-même.

Vous vous demandez si en augmentant les effectifs du PSPG sur les sites vous pourrez empêcher Greenpeace d'agir. J'ai déjà répondu à cette question : oui, si les sanctions sont très fortes, nous avons nos limites – par exemple sur le plan financier. Mais la question n'est pas là ! La vraie question est de savoir si le PSPG sera capable d'arrêter de véritables terroristes. Aujourd'hui, ma réponse est que le dimensionnement du PSPG ne lui permet pas de répondre à tous les scénarios d'attaque. Vous prendrez connaissance de notre rapport à ce sujet. Le PSPG tel qu'il existe aujourd'hui permet de répondre à certaines catégories d'attaques, mais il faut fermer toutes les portes et pas seulement quelques-unes.

S'agissant des agressions externes, je donnerai l'exemple de la centrale de Borssele de l'électricien néerlandais EPZ, au Pays-Bas : ils ont construit tout autour de la centrale derrière les grillages un tumulus de cinq à six mètres de haut. C'est tout simple, et cela permet d'éviter un tir direct. Évidemment cela n'empêche pas toutes les agressions – ça n'arrête pas les avions ou les drones –, mais à chaque fois que l'on peut fermer des portes et installer une barrière passive supplémentaire, on résout des problèmes bien plus efficacement qu'en ajoutant deux gendarmes à l'effectif en place. Je maintiens que les PSPG ne sont pas suffisamment nombreux.

Ce dernier point me permet de répondre à ce qui a été dit sur le nombre de personnes présentes pour assurer la sécurité des sites. Je vous renvoie aux procès-verbaux de la gendarmerie sur ce qui s'est passé au mois d'octobre, lorsque nous sommes entrés sur le site de Cattenom : il y avait six personnes sur place, gardiens compris, pour sécuriser les lieux. En plus des deux gendarmes, on comptait quatre civils : ils étaient six en tout ! À Cruas, ils étaient un peu plus nombreux : il y avait quatre gendarmes.

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