La charge de travail de l'IRSN et de l'ASN fait qu'on a le sentiment, partagé je crois par ces deux organismes, qu'on leur demande aujourd'hui de faire des tâches qui relèvent de l'exploitant. C'est parce que l'exploitant a été défaillant que l'on a décidé de créer une task force pour laquelle l'ASN et l'IRSN doivent retirer des moyens de certains éléments qu'ils ont à étudier, parce qu'on ne leur donne pas suffisamment de moyens financiers.
Nous espérons, comme l'a dit le président Chevet dans ses voeux à la presse pour 2018, qu'un jour l'ASN aura, comme ses grands homologues européens, la double casquette, la double responsabilité, ce qui faciliterait les contrôles et serait susceptible de produire des économies d'échelle, tout en sachant qu'on continuera à s'appuyer sur ceux qui, comme le haut-commissaire à la défense, ont des charges et des responsabilités.
Les pouvoirs de l'ASN sont ce qu'ils sont, mais il nous semble qu'ils sont effectivement vraiment indépendants. Nous pensons que, par rapport à ce qui est de notre ressort et de notre mission, nous pouvons nous appuyer sur l'ASN. Peut-être est-ce lié aux présidents que l'Autorité a eus jusqu'à ce jour, et il faut espérer que ceux qui seront nommés demain pourront manifester leur indépendance et leur parler vrai. En tout cas, le président Lacoste et son successeur le président Chevet sont dans ce cadre-là.
Nous estimons que l'ASN devrait parfois montrer plus de fermeté par rapport aux exploitants qui ont tendance peut-être à ne pas faire ou à lever le pied quand il le faudrait, mais nous n'en sommes pas sûrs. Nous pensons vraiment que l'ASN joue son rôle, qu'elle a des pouvoirs et qu'elle les utilise.