On a le sentiment qu'avant Fukushima, pour parler de l'accident majeur qui a amené la planète entière à se préoccuper des problèmes qui existent dans les centrales, il a toujours été indiqué qu'on faisait confiance à l'exploitant, qu'il avait des règles à respecter, que tout avait été mis en place pour qu'en France, où la décision avait été prise de faire du nucléaire, il y ait le maximum de sécurité – une sécurité bon marché, mais on y reviendra peut-être même si ce n'est pas le sujet. Or on s'aperçoit, au travers de tous les éléments que j'ai cités, que les exploitants n'ont pas mis en oeuvre ce qui était de leur responsabilité. Aujourd'hui, on demande à l'ASN et à son bras armé, l'IRSN, de mener des contrôles nouveaux, d'aller dans le détail, de faire des recherches qui n'étaient pas, au départ, de leur ressort. Mais avec quels moyens ? Si c'est avec les moyens qu'elle a depuis toujours, cela veut dire qu'elle n'aura pas la capacité de bien faire le travail de base pour lequel elle a été créée. Je veux bien qu'on m'explique cela autrement, mais cela me semble évident, et cela déresponsabilise l'exploitant.
Nous pensons qu'on doit responsabiliser davantage l'exploitant, sachant qu'il y a actuellement une crise de confiance par rapport à l'exploitant en France. Il faut espérer – et c'est la position unanime de l'ANCCLI – que tant que vous déciderez de maintenir le nucléaire en France, tout sera fait pour que cette confiance revienne. Que doit-on faire ? Il faut responsabiliser l'exploitant, quitte à lui taper sur les doigts, quitte à utiliser les moyens de sanction, peut-être bien au-delà de ce qui est fait aujourd'hui, et affirmer la confiance que l'on a en donnant les moyens à l'ASN et à l'IRSN.