Intervention de Jean-Claude Delalonde

Réunion du jeudi 15 février 2018 à 16h30
Commission d'enquête sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires

Jean-Claude Delalonde, président de l'Association nationale des comités et commissions locales d'information :

Il s'agit du retour d'expérience de Fukushima. À la suite de l'accident de Fukushima, il a été décidé par l'ensemble des autorités de la planète qui sont regroupées en Europe autour de la Western European Nuclear Regulators Association (WENRA) et des Heads of European Radiation Control Authorities (HERCA), qui sont le regroupement des équivalents existants de l'ASN et de l'IRSN, et sous couvert de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), d'analyser de façon précise ce qui s'est passé, et d'exiger des directives sur le plan européen. Au niveau national, il s'agit aussi de savoir ce qui doit être mis en oeuvre par les exploitants le plus rapidement possible. Des préconisations ont été faites, et EDF notamment a fait beaucoup d'investissements. C'est peut-être aussi pourquoi elle rencontre des difficultés financières aujourd'hui.

Ces évaluations complémentaires de sécurité (ECS) ont été développées et mises en place. Au travers de ce retour d'expérience, nous avons été unanimes, à l'ANCCLI, à considérer que la distribution de comprimés d'iode dans un rayon de dix kilomètres, l'approche d'évacuation dans un rayon de deux kilomètres, la mise à l'abri dans un rayon de cinq kilomètres et l'information de la population dans un rayon de dix kilomètres étaient un non-sens, puisque tout le monde s'accordait à dire, à cette époque, que l'accident de Fukushima avait eu des conséquences jusqu'à quatre-vingt, voire cent kilomètres. Lorsque j'ai dit, en conférence de presse, que le rayon de dix kilomètres était un non-sens et qu'il faudrait pousser la réflexion jusqu'à cent kilomètres puisque les autorités européennes et mondiales le disaient, on m'a demandé ce que je racontais là. J'ai peut-être eu tort d'avoir raison trop tôt, mais aujourd'hui les autorités européennes de la WENRA et des HERCA recommandent que les évacuations concernent un rayon de cinq kilomètres, que les comprimés d'iode soient distribués dans un rayon de vingt kilomètres et que la mise en place d'une organisation pour informer la population jusqu'à cent kilomètres. Mais ce ne sont que des recommandations. Qui va exiger leur mise en place ? Je ne le sais pas.

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