S'agissant de la culture de sécurité, l'information du grand public fait partie des missions des CLI, selon la loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour une croissance verte (TECV) et un futur décret qui devrait être publié au printemps prochain. Mais on ne peut pas nous demander de faire plus dans un rayon de 20 kilomètres, à un moment où la vigilance doit être accrue, sans moyens financiers supplémentaires. Nous ne sommes pas en mesure de sensibiliser la population à une véritable culture du risque.
Le nucléaire, pour les élus des communes concernées – je le sais pour avoir été élu pendant trente-quatre ans –, est un sujet tabou, et c'est dommage car je crois que les citoyens peuvent comprendre, si on leur communique la bonne information, la vraie information, et si l'on donne aux CLI les moyens de relayer les discussions qui ont lieu, comme nous le faisons à l'ANCCLI. Les Français peuvent comprendre pourquoi on décide de poursuivre l'exploitation des centrales dans le cadre d'un mix énergétique ou pourquoi on décide d'arrêter. Encore faut-il qu'ils soient informés. S'agissant des installations nucléaires de base (INB), cette information doit être assurée par les CLI. Mais comment feront-elles si elles n'en ont pas les moyens ? Comment le président de la CLI de Gravelines pourra-t-il, avec son budget de 30 000 euros, informer, dans six mois, non plus 10 000 habitants, mais 150 000 ?