Je n'allais pas ne pas citer ce pays ! Même si je peux aussi le remplacer par un « bip »…
C'est dans cette partie du monde que se jouent aujourd'hui les relations internationales de demain. Les alliances se tissent et se déchirent, alimentées par les guerres régionales. Loin des bruits de bottes de l'Arabie Saoudite et de Mohammed Ben Salman son prince héritier, Mohammed Ben Zayed, le prince héritier des Émirats arabes unis n'en est pas moins un acteur clef de la région. Sorte de mentor de « MBS », « MBZ » a su tisser une relation entre les Émirats arabes unis et l'Arabie Saoudite extrêmement forte, ce qui est une donnée très importante à prendre en considération.
La France mène un jeu diplomatique d'équilibriste dans la péninsule arabique, au gré des vents dominants de la région. Nicolas Sarkozy avait préféré le Qatar, qui est aujourd'hui à l'écart ; François Hollande l'Arabie Saoudite avec un succès de vendeur d'armes indéniable ; Emmanuel Macron semble se tourner plutôt vers les Émirats arabes unis pour emporter la confiance de son prince héritier et se rapprocher, par son biais, du prince saoudien. Ces deux puissances pétrolières, poids lourds de l'OPEP, doivent être caressées dans le sens du poil aujourd'hui pour s'assurer des prix raisonnables et un approvisionnement en pétrole brut. Il ne faut donc pas se fâcher avec de tels partenaires !
Les Émirats arabes unis sont également le seul pays de la région où la France est implantée militairement, avec une base d'à peu près 650 soldats dans l'émirat d'Abou Dhabi, à près de 250 kilomètres des côtes iraniennes. Cette base constitue un point d'appui fondamental pour les forces françaises dans le Golfe persique, au Moyen-Orient et au nord de l'océan Indien. Les Émirats arabes unis sont aussi de bons acheteurs de matériel militaire français. Le rôle de la France à travers la vente d'armes est purement immoral et contribue directement à la déstabilisation de la région. En 2016, alors que M. Le Drian était ministre de la défense, l'État français a vendu pour près de 26 milliards d'euros d'armes aux Émirats arabes unis, et pour 19 milliards à l'Arabie Saoudite.
Or, depuis près de trois ans, ces deux pays bombardent le Yémen pour écraser l'insurrection houthiste. Nous avons souvent abordé, en commission des affaires étrangères, la question du Yémen, en insistant sur le fait que c'est une vraie catastrophe humanitaire. Sachez que, d'une certaine manière, par délégation, par la vente d'armes, nous y contribuons !