Nous examinons aujourd'hui, dans le cadre de la journée réservée au groupe de la Gauche démocrate et républicaine, une proposition de loi visant à lutter contre la précarité professionnelle des femmes. Je remercie particulièrement Mme la rapporteure, Huguette Bello, de son intervention à la tribune et plus généralement de son volontarisme sur ce sujet essentiel, même si nous ne partageons pas toutes ses conclusions, en particulier à propos du chemin à suivre.
Les membres de notre groupe sont particulièrement attachés à la cause des femmes et à l'amélioration de leur condition. Permettez-moi de citer à titre d'exemple l'action de nos collègues Sophie Auconie et Marie-Pierre Rixain, qui ont remis il y a quelques jours un rapport malheureusement édifiant sur le viol, dans le cadre des travaux de la délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes.
Ce rapport a mis en lumière un phénomène dont l'exceptionnelle gravité demeure d'une banalité inquiétante. Plus généralement, il soulève la question de la place des femmes dans nos sociétés démocratiques au XXIe siècle. Un chiffre en particulier doit nous faire réagir : seules 9 % des victimes portent plainte.
À ce titre, nous ne pouvons que nous réjouir de la libération de la parole des femmes observée depuis quelques mois, même s'il est douloureusement ironique que le phénomène du harcèlement, quotidiennement subi par toutes les femmes, ait fait l'objet d'un non-dit pendant si longtemps et qu'il ait fallu attendre la mise en cause d'un producteur de cinéma américain pour qu'enfin leur voix se fasse entendre.
Je le dis avec gravité : je souhaite que cette libération de la parole s'accompagne d'une prise de conscience de la société tout entière afin que les mentalités évoluent et qu'il soit désormais impensable, au sens fort et premier du terme, d'importuner et de harceler une femme.