J'ai été, comme le ministre – même si probablement moins intensément – sollicité par la communauté des sciences de la vie et de la terre (SVT). Je ne peux pas ne pas me faire l'écho de ses inquiétudes, car j'appartiens à cette communauté. Elle craint la disparition progressive des SVT comme matière fondamentale, alors qu'elle aurait souhaité son jumelage avec la physique-chimie par exemple. Cette réflexion s'appuie sur des éléments que vous connaissez probablement aussi bien que moi : l'importance de la culture scientifique, alors que l'obscurantisme gagne du terrain, que les croyances prennent le dessus sur les connaissances et que la majorité des enjeux individuels et collectifs sont liés à ces deux domaines. Les débats actuels sur la procréation, l'eugénisme ou la vaccination, ainsi que ceux sur la théorie du genre, sont là pour nous le rappeler.
Par ailleurs, ces champs disciplinaires permettent – et permettront encore davantage demain – l'accès à un nombre considérable de métiers – dans l'environnement, la santé, l'agroalimentaire ou les biotechnologies rouges, vertes, bleues, blanches ou jaunes. Les investissements financiers dans les biotechnologies rouges – relatives à la santé humaine ou animale – sont actuellement supérieurs à ceux dans le numérique.
Il est donc nécessaire, voire impératif, de maintenir le plus haut niveau de culture générale de la population dans ce domaine, qui touche à l'essence même de l'homme, mais aussi d'attirer notre jeunesse vers ces métiers d'avenir, qui constituent et constitueront probablement encore pour un certain temps le principal pilier de notre économie.