Le Quai d'Orsay a en effet évolué dans le bon sens. Je me souviens d'avoir été sollicité, il y a dix ans, alors que j'étais encore directeur de l'Institut d'études et de recherche pour la sécurité des entreprises (IERSE), afin de sensibiliser de jeunes diplomates aux enjeux de l'intelligence économique. À l'issue de la formation, qui s'était bien déroulée, le responsable m'a néanmoins fait remarquer – ce qui est instructif – que, si mes analyses étaient intéressantes, il les trouvait beaucoup trop anxiogènes pour de jeunes diplomates, et qu'il conviendrait de les modérer fortement ! Aujourd'hui, les pratiques ont changé, notamment sous l'effet de l'action très positive menée par M. Le Drian en matière de diplomatie économique.
En ce qui concerne les moyens, l'intelligence économique requiert certaines compétences humaines et techniques dont je ne suis pas sûr que les ambassades disposent. Car, pour mener un travail efficace, il ne suffit pas de confier à quelques stagiaires la rédaction de notes d'analyse économique. Il y a donc un vrai problème de moyens.