Merci, madame la ministre de venir devant notre délégation.
J'ai découvert le sujet de la chlordécone lors de notre précédente réunion, et j'avoue avoir été surpris par le faible retentissement de cette question en métropole. Député alsacien, je me suis simplement dit que si le même problème s'était posé en Bretagne ou en Normandie, les médias en auraient plus parlé en métropole ; et cela m'a semblé surprenant. Il ne s'agit pas de critiquer la ministre, mais de livrer une réflexion d'ordre général.
Par ailleurs, madame la ministre : sommes-nous assurés que toutes les données sont connues ? Les études épidémiologiques réalisées sont-elles récentes ? Portent-elles sur un spectre large ? Le niveau de connaissance est-il suffisant ? Toutes les études ont-elles été synthétisées et mises à jour ?
En tant que député, devant une telle question de santé publique, je souhaite savoir quelles sont les conséquences dans le domaine des cancers, et des naissances prématurées. La connaissance est-elle suffisante ? Car elle constitue l'élément premier de toute bonne politique publique.
Ensuite, sachez que je ne tiens pas à porter la polémique à un sujet qui transcende par sa gravité tous les clivages partisans : vous avez indiqué que deux hauts fonctionnaires sont prêts à se rendre sur place et s'expliquer. Il me semble qu'il faut faire preuve de transversalité, car les questions de la prévention, de l'alimentation, de l'eau, mais aussi de l'urbanisme sont posées.
Il faut que des acteurs compétents, connus et reconnus soient présents dans les territoires à travers une mission qui ne peut qu'être transversale, car elle concerne autant la gestion des collectivités locales que des questions de santé publique. Je me demande donc s'il ne faudrait pas dépêcher quelqu'un qui incarnât une mission dans un territoire afin de travailler avec les élus et les médecins pour conduire une action efficace. Car il me semble qu'incarner une politique publique c'est lui donner une chance d'exister.