Intervention de Bruno Millienne

Réunion du mercredi 7 mars 2018 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Millienne :

Monsieur Leroy, je veux vous dire au nom du groupe Mouvement démocrate et apparentés que nous sommes ravis de vous recevoir ce jour afin de vous auditionner préalablement à votre éventuelle nomination à la tête de l'ADEME. Les objectifs relatifs à la lutte contre le réchauffement climatique que défend l'agence sont d'une importance vitale pour notre société, et nous n'avons aucun doute quant au fait que vous saurez les défendre.

J'aurai cependant plusieurs questions à vous poser à ce sujet. Les deux premières ont trait à la trésorerie de l'agence. Premièrement, l'ADEME a annoncé une baisse d'environ 10 % de ses engagements afin de garantir une trajectoire de trésorerie soutenable, et a l'intention de réduire le montant de nombreux fonds pour atteindre cet objectif. Si le Fonds « chaleur » reste stable, cela ne correspond cependant pas à la promesse du Président Emmanuel Macron qui, durant la campagne présidentielle, s'était engagé à le doubler – un objectif partagé par notre groupe, qui s'est mobilisé en sa faveur durant tout l'examen du budget. Selon vous, y aura-t-il une augmentation de ce fonds afin d'atteindre l'objectif de son doublement dans les prochaines années ?

Deuxièmement, en matière d'économie circulaire, le Gouvernement a annoncé des objectifs ambitieux fixés à l'horizon 2020-2025 et nécessitant un volume d'investissement conséquent, ainsi que des aides à l'innovation pour accélérer la dynamique de transition. Certains de ces projets vont faire l'objet d'aides publiques, notamment via l'ADEME ; or le fonds dédié à l'économie circulaire est en baisse. Si vous êtes nommé à la tête de l'agence, comment pensez-vous assurer le financement de ces projets en dépit de la baisse de dotation ?

J'en viens à deux questions d'ordre général. La première porte sur l'articulation entre l'ADEME et l'AFB en matière de mesures à prendre pour lutter contre le changement climatique. En ce qui concerne les sols, nous utilisons mondialement 15 millions de tonnes de sable par an et, si nous ne pouvons encore parler de pénurie à l'échelle planétaire, nul doute que nous risquons d'y arriver. Le développement des filières biosourcées me semble être une priorité pour l'avenir de notre environnement : selon vous, comment l'ADEME doit-elle s'emparer du sujet ?

Enfin, selon une étude de 2015 menée par la société de services en développement durable Greenflex, seulement un cinquième des personnes interrogées sont très soucieuses des problèmes liés à l'environnement, ce qui semble alarmant : si vous êtes nommé, quelles seront les pistes de l'ADEME pour que nos concitoyens prennent conscience de l'urgence climatique dans laquelle nous nous trouvons ?

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