Monsieur Leroy, je veux tout d'abord vous faire savoir, au nom du groupe UDI, Agir et Indépendants, que nous sommes ravis, au vu de votre expérience et du fort investissement dont vous avez fait preuve au cours des dernières années sur plusieurs problématiques relatives au développement durable, que votre nom ait été retenu pour la présidence de l'ADEME.
J'aimerais revenir sur certains points déjà évoqués, à commencer par le lien unissant l'ADEME à nos territoires – qui sont, de plus en plus, des acteurs clés de la transition énergétique. Si le contexte actuel est empreint d'une réelle volonté des uns et des autres de travailler ensemble, il comporte quelques écueils, notamment celui des financements, qui n'est pas le moindre : les collectivités sont, comme nous le savons, de moins en moins bien loties financièrement. Un récent rapport du Conseil économique, social et environnemental (CESE) souligne qu'étant donné la trajectoire suivie actuellement et les retards que notre pays a pris dans certains domaines, il est probable que nous n'atteindrons jamais dans les temps les objectifs que nous nous sommes fixés lors de l'adoption de la loi relative à la transition énergétique. Ce rapport préconise notamment, pour remédier à ce retard, une implication accrue des territoires dans la transition énergétique. Quelle est votre analyse sur le manque de moyens actuels ? Quel impact réel celui-ci a-t-il dans la réalisation des projets conduits par l'ADEME ? Comment voyez-vous l'avenir, quel montage financier pourrait permettre de contourner le manque de moyens des territoires ? Quid enfin des moyens de l'ADEME et de leur pérennisation ? Quelles sont vos attentes dans ce domaine ?
Je souhaite également revenir sur l'avenir de quelques grands axes de notre politique de transition énergétique qui sont à la traîne, et connaître votre position sur ce point. Pour ce qui est du développement des énergies renouvelables, je ne reviendrai pas sur le Fonds « chaleur », qui a déjà été évoqué. En matière de rénovation énergétique, nous avons pris un retard considérable, et sommes loin de l'objectif de 500 000 logements rénovés par an. Comment voyez-vous les actions de l'ADEME au cours des prochaines années sur le sujet ?
Quelles sont vos priorités en termes de développement des transports durables et les grandes lignes de votre action en la matière ? Comment envisagez-vous l'implication de l'ADEME dans le cadre de la prochaine loi d'orientation sur les mobilités ? Plus largement, quels sont les freins qu'il faudrait lever, et les leviers qu'il faudrait actionner pour que notre pays atteigne les objectifs ambitieux qu'il s'est fixés en matière de transition énergétique ?
Enfin, j'aimerais vous interroger sur la pédagogie qui entoure vos actions, notamment auprès des populations concernées qui ne voient pas toujours d'un très bon oeil certaines initiatives : je pense aux projets de traitement de déchets, notamment par méthanisation, ou d'extension de décharges. Quand les habitants des secteurs concernés font mauvais accueil à de tels projets, comme cela a récemment été le cas dans les Hauts-de-France, cela ne signifie pas qu'ils remettent en cause la légitimité des projets en question : il semble surtout s'agir d'un manque de concertation et d'information en amont sur l'impact réel que vont avoir de telles installations sur leur environnement au quotidien.