Intervention de Arnaud Leroy

Réunion du mercredi 7 mars 2018 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Arnaud Leroy :

Pour ce qui est de la précarité énergétique, je tiens à vous assurer que, durant mon mandat, il n'y aura aucun désinvestissement de l'ADEME en la matière. Je suis conscient du fait qu'un grand nombre de nos compatriotes en sont aujourd'hui réduits à devoir choisir entre se chauffer et manger ou se soigner, et c'est, de mon point de vue, quelque chose que l'on ne devrait pas voir au sein de la cinquième puissance mondiale. En tout état de cause, c'est un phénomène qu'il faut résolument combattre. Cela dit, nous devons être réalistes : selon certaines informations recueillies par l'ADEME, seulement 10 % des rénovations effectuées apportent une réelle amélioration énergétique et permettent donc de réaliser des économies. Il y a là un vrai problème d'efficacité, mais aussi d'évaluation des politiques publiques, et je compte bien aller voir ce qui « se passe sous le capot » au cours des prochains mois afin de tenter d'y remédier.

Je rappelle que l'ADEME héberge l'Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE). J'ai pris un peu d'avance en regardant s'il était possible de procéder, dès le mois de juin prochain, à un état des lieux de cette question afin de repartir sur des bases plus solides, si possible avant que vous ne débattiez du prochain projet de loi sur le logement. D'une manière générale, je pense que l'ADEME a vocation à vous fournir régulièrement des informations fiables sur les réalités en matière de logement, sur l'avancement des programmes et sur les problématiques relatives à la formation et au label « reconnu garant de l'environnement » (RGE), dont vous allez certainement discuter avec les représentants des fédérations d'artisans. Nous devons être extrêmement fermes sur la réalité de notre ambition de rénovation énergétique afin de combattre la précarité énergétique.

Encore faut-il savoir comment les décisions infusent localement, ce qui renvoie à la question de notre présence territoriale. Auparavant député, comme vous, j'ai fait le choix de me tourner vers l'opérationnel pour voir comment, au-delà des annonces, les choses sont mises en musique sur le terrain, et pour pouvoir les corriger si nécessaire. C'est aussi la philosophie du Gouvernement, et cela vaut également pour nos ambitions en matière d'énergies renouvelables.

Je me suis battu sur ce sujet pendant le quinquennat précédent, en tant que député, comme je l'avais fait auparavant grâce à mes engagements citoyens. Je sais qu'il faut regarder la réalité en face – vous avez cité le rapport assez critique du CESE. On peut toujours annoncer 70 % ou 90 % d'énergies renouvelables ; reste que, pour l'instant, nous ne sommes même pas capables d'atteindre 23 %. Comment y parvenir à des coûts raisonnables ? Nous pourrons travailler étroitement ensemble lorsque vous examinerez la PPE…

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