Intervention de Sophie Cluzel

Séance en hémicycle du mercredi 14 mars 2018 à 15h00
Questions au gouvernement — Plan autisme

Sophie Cluzel, secrétaire d'état chargée des personnes handicapées :

Madame la députée, en matière de politique de l'autisme, la France n'est pas au niveau. Naître en France avec un autisme expose encore trop souvent les familles concernées à un parcours du combattant indigne de notre République. Le diagnostic intervient trop tardivement. La place à l'école n'étant pas acquise et les prises en charge adaptées trop rares, l'arrêt de l'activité de l'un des deux parents s'impose encore. Enfin, l'insertion professionnelle en milieu ordinaire relève de l'exception. Pourquoi, malgré trois plans successifs, la France n'arrive-t-elle toujours pas à mettre en place ce qui fonctionne et fait ses preuves à l'étranger, que ce soit en Espagne, en Italie, au Danemark, en Suède, au Canada ou aux États-Unis ? Votre question le suggère : parce qu'il y a encore trop d'informations fausses sur l'autisme et que notre pays a longtemps préféré faire de cette question un sujet de polémique.

Vivant avec des idées fausses, notre société continue de caricaturer et de reléguer. C'en est assez. Avec le Président de la République, nous voulons changer ce paradigme et, pour ce faire, utiliser un levier : remettre la science au coeur de la politique publique de l'autisme. La France se trouve loin derrière de nombreux pays de l'OCDE en matière de recherche sur le neurodéveloppement. L'écosystème de la recherche n'est pas structuré. Les moyens sont trop peu mutualisés et les chercheurs trop peu nombreux.

Il est temps de mettre en place une politique basée sur les preuves et sur la confiance : confiance aux parents – lorsqu'ils alertent sur le développement de leur enfant, ce sont eux qui en sont les premiers experts ; confiance aux professionnels de la petite enfance et de la santé, qui accueillent en premier lieu leur détresse et leurs inquiétudes – mieux formés, ils doivent pouvoir orienter vite et donner accès à des interventions sans délai ; confiance à l'ensemble des acteurs de l'accompagnement et surtout de l'éducation, car tout doit se passer à l'école.

Diffuser la connaissance pour intervenir plus tôt ; scolariser ; employer ; ne plus reléguer : voilà mon ambition et les grandes lignes d'un plan sur lequel nous travaillons encore d'arrache-pied avec les ministres concernés, Agnès Buzyn, Frédérique Vidal, Muriel Pénicaud et Jean-Michel Blanquer. Je reviendrai avec plaisir vers vous début avril pour vous donner plus de détails sur notre politique.

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