Quel étonnement que la grande promesse de la campagne présidentielle, le service national universel, ne figure pas dans le projet de loi de programmation ! Quelle hypocrisie faut-il pour prétendre que ce genre de projets ne peut affecter le budget des armées ? Ce pouvoir est bien embarrassé dès lors qu'il est question du peuple. Sur le service national universel, que d'improvisations et d'atermoiements ! Effectivement, la première ressource d'un peuple pour garantir sa sécurité et sa souveraineté se trouve en lui-même. Elle réside dans le haut degré de conscience et de formation des femmes et des hommes qui le composent. Elle tient à la capacité pour la société de n'en laisser aucun, aucune en déshérence, en marge d'elle-même ou à l'abandon. La première ressource d'un peuple, c'est l'existence d'un État démocratique structuré et fort, capable de prendre des initiatives, d'organiser la défense passive et de mobiliser les citoyennes et les citoyens pour parer les coups qui pourraient éventuellement être portés au pays, qu'il s'agisse d'atteintes militaires, économiques, cyber ou terroristes.
En vérité, nous en sommes loin : le Gouvernement s'apprête à brader les biens de l'État dans tous les domaines où il est encore présent. Où avons-nous vu qu'il faille un État rabougri pour assurer la défense d'un territoire et d'une population ? Il faut redonner au peuple les moyens d'agir pour sa propre sauvegarde. Avec un véritable service universel mixte rémunéré, toutes les intelligences du pays – codeurs, ingénieurs, ouvriers – , chacune et chacun contribuera un jour au service de la nation.