… dans un monde qui aspire plus que jamais à préserver la paix. La réponse – probablement pas celle que vous attendez, cher collègue – tient dans les mots de notre chef d'état-major : « L'armée n'est pas là pour faire la guerre, elle est d'abord là pour l'éviter ».
Car le rêve de paix perpétuelle, caressé au lendemain de la guerre froide, a vécu. Habitées par l'espoir que la chute du rideau de fer permettrait désormais un règlement des différends par le droit, nos nations occidentales ont massivement réduit leurs budgets de défense. Le nôtre, qui représentait encore 4 % du PIB à l'aube des années 1980, s'élevait en 2015 à 1,7 % du PIB.
De périlleuse, cette situation est devenue intenable en raison de la résurgence des menaces. Al-Qaïda, l'Afghanistan, Daech, l'annexion de la Crimée par la Russie, les crises au Donbass et au Sahel nous ont fait comprendre à quel point l'idéal d'une paix totale était lointain.
C'est pourquoi le texte qui nous est soumis aujourd'hui est d'abord centré sur la modernisation de nos équipements : sur terre, avec la livraison de 122 chars Leclerc rénovés, 150 véhicules Jaguar et 936 Griffon dans le cadre du programme Scorpion ; sur mer, avec celle de cinq nouvelles frégates et de quatre nouveaux sous-marins nucléaires d'attaque ainsi que le lancement des études sur un nouveau porte-avions ; dans les airs, avec celle de vingt-huit nouveaux Rafale, cinquante-cinq Mirage 2000 D rénovés, onze avions ravitailleurs MRTT, onze nouveaux A 400M, vingt-quatre nouveaux drones et trente-cinq nouveaux hélicoptères NH 90 ; dans l'espace enfin, avec le lancement de nouveaux systèmes de renseignement d'origine image et de renseignement d'origine électromagnétique comprenant deux nouveaux satellites MUSIS et un nouveau système CERES. Outre ces nouveaux équipements, mentionnons la modernisation de notre dissuasion nucléaire avec la mise en service du missile M51. 3.