Cette loi instaure aussi une programmation plus sincère. Ce n'est pas là une coquetterie comptable, mais la condition indispensable pour faire face aux aléas et rendre effectives les ambitions de notre outil de défense. C'est tout le sens de la remontée progressive de la provision OPEX, dont le sous-calibrage structurel met annuellement en danger le reste de l'exécution, et en particulier le programme 146.
Le non-recours aux recettes exceptionnelles est, lui aussi, un gage de sincérité, tant on sait que, par le passé, et sans jeter la pierre à quiconque, elles furent loin d'être toutes au rendez-vous le moment venu.
La « sincérisation » devra enfin être facilitée par une limitation du gel budgétaire, entamée dès la loi de finances pour 2018, qui augmentera la visibilité budgétaire des armées et atténuera les reports de charges d'une année sur l'autre, reports qui alimentent de façon cumulée la bosse budgétaire.
Enfin, cette LPM dessine une trajectoire à la hauteur de nos ambitions pour l'horizon 2030, en accélérant les dotations capacitaires jugées prioritaires et en mettant à l'étude les grands programmes structurants pour les prochaines décennies – futur porte-avions, renouvellement de la dissuasion, ou encore système de combat aérien du futur. La hausse de plus d'un tiers des crédits d'étude amont viendra utilement financer l'innovation, gage absolu de la supériorité opérationnelle.
Mes chers collègues, certains affirment que l'art de la politique, « c'est de rendre possible ce qui est souhaitable » : assurément, cette LPM s'inscrit dans cette vision des choses. C'est pourquoi nous la soutenons pleinement.